Un designer dans le métro

Design et subjectivation "Critique politique du neuf" par Design∩Société, Acfas, Montréal

mai 2012

Un designer dans le métro montréalais : concevoir ou empecher l’usure matérielle

Du granit, de l’Inox, du verre, des revêtements antitaches, antitraces, antigraffitis, antirayures, antivandalismes et autres, voici certains éléments de l’environnement matériel public contemporain que le designer doit manier pour se plier aux normes de santé, de sécurité, de durabilité et d’entretien. Cette esthétique propre à la sphère publique promeut de plus en plus des espaces neutres, immaculés et aseptisés. Les équipements de transport en commun sont soumis aux mêmes règles du jeu, le designer doit concevoir un environnement pour les usagers, mais contre leurs usages. User sans usure, nul traces, marques, souillures, références doivent apparaître ! Comment l’usager peut-il exister en tant qu’individu dans cet environnement qui lui est destiné, mais hostile dans sa matérialité ? Cette communication a pour objectif d’exposer les réflexions et les analyses en cours qui reposent sur une enquête ethnographique menée dans des stations de métro montréalais. À l’aube d’un changement majeur à venir de ses équipements sur rails, et des programmes de rénovations massives, ce réseau de métro se prépare à accueillir du « neuf ». Cette artificialité crée par le designer, influence quotidiennement l’image que l’usager fait de soi, des autres et de sa société. À travers cette première étude exploratoire sur l’observation des usages, la présence et l’absence de l’usure matérielle, les caractéristiques de l’environnement matériel des transports en commun sont mises en question.

Les actes du colloques seront publiés au courant de 2013.